Invitation au voyage dans ma bibliothèque de jeux. Un jeu que je n’ai jamais joué est choisi au hasard, ou presque : il possède des éléments qui m’attirent, ou bien sa réputation est telle que je ne veux pas mourir idiot … Et si j’y jouais ? Il a droit à son tour sur mon écran, 2 heures pour convaincre, …plus si affinités ?
Qu’en dit le magasin ?
Gas Station Simulator consiste à rénover, agrandir et gérer une station-service au bord d’une autoroute en plein désert. La liberté de choix et de multiples approches pour gérer votre entreprise et faire face à la pression sont les ingrédients clés de ce jeu.
Achetez une station-service abandonnée au milieu de nulle part et redonnez-lui sa gloire d’antan. Débarrassez-vous des débris et des meubles cassés, réparez les murs, peignez et décorez l’endroit selon vos envies.
Ne dépensez pas tout de suite tout votre argent pour l’esthétique, vous avez acheté une station-service après tout. Réparez l’équipement, achetez ce qui ne peut pas être réparé et commencez à servir vos clients pour gagner de l’argent pour d’autres rénovations et améliorations.
Pourquoi je l’ai ?
Gas Station Simulator était dans le Humble Bundle d’Août 2022, et je l’ai placé dans mes « échangeables » aussitôt. Puis, au cours d’un trade, une manipulation foireuse m’a fait l’activer sur mon compte par erreur… Quel destin appétissant !
Ce que j’en attends
Je ne suis pas attiré du tout par les jeux de nettoyage, rénovation etc comme House Flipper, Serial Cleaner ou Power Wash Simulator. Mais j’ai été étonné du nombre élevé d’appréciations positives sur Steam pour ce titre.
Je m’imagine qu’on doit nettoyer et moderniser une station-service, ou plusieurs, la rendre incontournable et servir les clients pour gagner de l’argent. Un jeu qui ressemble à un boulot … Pourquoi les joueurs aimeraient ça ? J’ai envie d’essayer de comprendre.
Score d’appétit : 3/10
Faire le ménage, la peinture, faire le plein, vendre des saloperies sucrées ou salées, attendre les automobilistes pressés et fatigués : rien de tout ça ne me fait envie.
Première impression – On y fait quoi ?
A peine réveillé dans un taudis dont je viens d’hériter, je suis les consignes affichées sur l’écran. Je retire les planches qui bouchent les portes, je remets le courant, je ramasse les nombreux déchets et c’est parti.
C’est parti quoi ? Et bien, une liste inépuisable d’activités se succèdent sous forme de mini-jeux. Ils me permettent de débloquer des outils (sac poubelle, rouleau de peinture, balai, jerrycan, outil de crochetage etc). En même temps, le dépotoir initial s’éclaircit peu à peu et un local de vente apparaît.
Je dirige en vue FPS mon personnage qui est le plus souvent accaparé par la distribution du carburant aux conducteurs qui s’arrêtent, le remplissage des bennes à ordure de saletés à évacuer, la rénovation des murs de la ruine qui me sert de station, l’exploration de la zone pour trouver de nouvelles tâches…
Un « ordinateur » antique me permet de commander du carburant, réclamer le camion poubelle qui vide mes bennes, acheter des étagères pour vendre boissons, chips, cigarettes, glaces etc, commander la marchandise pour garnir ces étagères…
Les boucles de gameplay apparaissent : équiper sac poubelle, ramasser ordures, jeter le sac plein dans la benne, appeler le camion poubelle. Interrompu par aller à la pompe, distribuer l’essence.
Et le tonton un peu escroc m’envoie des mails à consulter pour me guider sur les évolutions : la vente de boissons, les toilettes, le futur garage …
Le temps passe très vite. Impossible de bien programmer son activité, car le client en manque de carburant débarque n’importe quand.
Deux heures après
Déjà ? Deux heures sont passées en quelques coups de balai. C’est vrai que le ménage, on se dit toujours qu’on en a pour 30 minutes et on y passe 2 heures ! C’est la seule concession à la réalité, car notre personnage réalise le rêve de certains élus : il peut bosser 24/7 sans manger, ni dormir, ni se laver. Le cycle jour-nuit est sans effet sur lui.
Ma station a évolué, elle est au niveau 2, ce qui permet d’acheter des améliorations. J’essaye de m’organiser pour commander le carburant, repeindre, nettoyer, mais quand le temps et la fatigue n’existent pas, est-ce nécessaire ?
Je suis donc en réaction, au fil de l’eau et des demandes des clients. Rien de compliqué à réaliser, pas de skill de tir ou de pilotage, pas de craft, pas de stratégie d’attaque ou de défense : on est sur des mini-jeux casus, on est bien guidé, et le circuit de la récompense est régulier. Car oui, je suis content de mon ancien dépotoir devenu mignonne petite cabane, et je vois déjà plus grand !
Ceci dit, le plaisir n’est pas aussi fort que celui qu’on peut ressentir dans un jeu plus expert : terminer une quête forte de The Witcher 3, repousser une attaque ennemie dans #mets ici le nom de ton jeu tactique préféré#, réaliser un contrat de façon clean avec l’Agent 47, me donnent des sensations plus fortes et plus durables.
Verdict : Le Sigscore !
Dans quelle catégorie, parmi les suivantes, vais-je ranger Gas Station Simulator ?
- 🧡🧡🧡🧡 Mon Hall of Fame
- 🧡🧡🧡 Welcome, allonge-toi sur mon DD
- 🧡🧡 Une partie de temps en temps
- 🧡 Pas mal, mais…
- On va en rester là
Oui, j’ai envie de continuer car le contrat est simple : lance le jeu, laisse-toi happer par les besoins incessants de cette petite entreprise. Tout est réalisable dans ce monde où la faim, la soif, la fatigue, les blessures, la barre de vie n’existent pas.
Et il faut le reconnaître, tout devient plus joli au fur et à mesure que le temps avance. Je pense avoir découvert une nouvelle catégorie de jeu (les « bourre-temps » ? les no-brainer ?) : pas de skill demandé, pas de pression forte, des routines, quelques choix pour impliquer le joueur, et on droppe de la récompense. C’est tout à fait le jeu qui détend, et qui vide la tête.
Mais ceci dit, j’aime bien la remplir aussi…
Le quinquagamer 